Le portable des années 1900, l'e-mail avant la lettre, c'est la carte postale. D'un coût modique, elle est fiable, sûre. Qu'elle représente une rue, un petit métier, une scène pittoresque, un commerce ou un groupe, la vulgarisation de la photographie est à l'origine de cet engouement. Ces millions de vues nous renseignent sur l'habitat, les conditions de vie, l'habillement, le commerce...

vendredi 1 novembre 2013

Loges de vigne de Bléré et Luzillé



Édifiée dans la deuxième partie du XIXe siècle par - et pour - les vignerons, la loge de vigne ponctue encore les paysages de la Touraine du Sud, de la vallée de la Loire et de la vallée du Cher, où elle reste très présente.
Humble, de petites dimensions (de 4 à 20 m2), la loge de vigne a été construite pour répondre à des fonctions utilitaires. Elle permet au vigneron de manger sur son lieu de travail – souvent éloigné de la ferme familiale –, de s’y abriter des orages autant que du froid.
On y affûte ses outils, on y tresse l’osier (planté en bout de vigne), et utilisé pour lier les sarments entre eux.

Le dimanche, on vient y manger en famille. Une treille a été plantée le long de la façade plein sud pour donner du raisin de table, quelques pêchers poussent entre les rangs de vigne.

Majoritairement rectangulaire (parfois carrée), construite avec des matériaux locaux, la loge de vigne s’intègre parfaitement dans le paysage. La façade donne au sud, parfois au sud-est ou au sud-ouest. Ses murs sont faits de moellons crépis (ou de moellons de silex), de tuffeau ou encore de briques. Sa charpente de chêne (parfois de châtaignier ou de peuplier) soutient une toiture de tuiles plates, d’ardoises naturelles ou de tuiles mécaniques.

À l’intérieur composée d’une ou deux pièces, la loge de vigne est parfois flanquée d’une écurie séparée par une cloison – le vigneron y met son cheval ou son âne à l’abri des intempéries. La loge de vigne possède toujours une porte, une fenêtre (souvent un volet en bois), et, sauf exception, une cheminée – pour embraser une botte de sarments et faire réchauffer son déjeuner ou se sécher en brûlant de vieux ceps… La loge de vigne est plus fonctionnelle que confortable. À l’intérieur, une niche est creusée dans le tuffeau pour y ranger divers ustensiles. Une trappe, maçonnée ou non, peut être creusée dans le sol pour garder quelques aliments au frais.
La loge de vigne possède un grenier ou un fenil sur toute sa surface, accessible, via une échelle, par une trappe ou une lucarne.

La tradition locale voulait que ces loges portent un nom, soit celui du propriétaire, soit, bien souvent, celui de l’ouvrier agricole qui y avait travaillé longtemps.









20 octobre 2013

Route de Bléré à Luzillé par la D 52

4 commentaires: