Le portable des années 1900, l'e-mail avant la lettre, c'est la carte postale. D'un coût modique, elle est fiable, sûre. Qu'elle représente une rue, un petit métier, une scène pittoresque, un commerce ou un groupe, la vulgarisation de la photographie est à l'origine de cet engouement. Ces millions de vues nous renseignent sur l'habitat, les conditions de vie, l'habillement, le commerce...

lundi 16 juillet 2012

La véritable histoire de Bobby le phoque


Après Matfanus, à mon tour de rebondir sur un billet de Tinou (commère* blogueuse pour certain !!!) pour vous raconter l'arrivée de Bobby au Jardin Botanique.

source

Depuis samedi, notre jardin botanique s'est enrichi d'un nouveau pensionnaire, un jeune phoque de 2 ans, qui, en attendant un logement définitif, s'est installé sur une rive du petit cours d'eau artificiel (bien isolé d'ailleurs, car il raffole de poisson).

Bobby a une histoire ; elle nous est contée par Mr Marcel Mallet, poissonnier en gros, qui l'a offert à notre jardin. Ce jeune phoque fut capturé au harpon, le malheureux ! par des pêcheurs quelque part dans la mer du Nord, voici près de deux mois. Mais on le soigna aussitôt. A Concarneau, un vétérinaire spécialisé l'habitua à l'eau douce. Il passa ensuite un mois à Angers, chez un ami de Mr Mallet, Mr Ziegler, également poissonnier.

Peut-être que Bobby ne serait jamais venu à Tours mener le vie de château si "César", un autre phoque, destiné précédemment à notre jardin, n'était mort prématurément pour avoir mal assimilé le changement brutal survenu dans sa vie.

Grâce à ce don, Tours, comme Paris et Marseille, a un phoque, et les visiteurs, les enfants surtout, ne s'en plaindront pas.

Bobby - qui connaît très bien son nom - dort douze heures sur 24. Il se baigne très volontiers, mais ne vit pas dans l'eau. Il traîne dignement son corps de sirène en soufflant (comme un phoque) et attend avec un regard très doux, les harengs frais que lui donne l'animalier du jardin. 

Ils sont déjà très bien ensemble et Bobby, qui aime jouer, n'hésite pas à tirer par le bas de sa culotte son gardien pour le rappeler à ses devoirs.

De temps en temps, il se régale d'un peu de sel et, d'un jour à l'autre, déguste de 4 à 5 kg de poissons de mer frais.

Très sensible, il n'aime pas les gestes brusques, mais s'il faut veiller à ce que les enfants ne lui jettent pas de pierre, Bobby, par contre, accepterait volontiers les harengs frais qu'on pourrait lui offrir, mais il ne faudrait pas lui donner autre chose.

Évidemment, Bobby souhaiterait "être deux" pour s'amuser, car tel est son caractère. Quant au problème du logement, il pense que pour lui, ce sera bientôt résolu et il fait confiance à sa mère adoptive, la ville de Tours, pour espérer un prochain et convenable bassin. L'affaire est d'ailleurs à l'étude.

Article paru dans la NR le 5 février 1953

*commère (dictionnaire de français "Littré") =  c'est une bonne commère, une fine commère, une maîtresse commère, c'est une femme de tête qui ne s'intimide pas facilement.  

10 commentaires:

  1. J'en avais entendu parler... Il a une tête très amusante !

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    1. C'est vrai, la tête est amusante. Difficile d'imaginer ça de nos jours !

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  2. J'adore la phrase : "grâce à ce don, tours, comme Paris et Marseille a un phoque". Déjà à l'époque la nr savait flatter l'égo des locaux.

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  3. Oui, tout ça c'est bien triste au fond !Vous parlez d'une vie pour ce pauvre animal, quarante ans passés dans une cuvette et uniquement pour amuser des mioches !
    Quant à l'article de la NR, c'est tout de même à pleurer de rire ... " Il attend avec un regard doux les harengs frais que lui donne l'animalier du jardin".

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  4. entre Bobby, les ours et Fritz.... je ne connaissais pas cette histoire, merci!

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    1. Vous êtes Tourangelle d'adoption ? Merci de votre visite.

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    2. c'est tout à fait ça, depuis un peu plus de 15 ans maintenant dans le secteur, mais avec encore beaucoup de choses à découvrir!

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    3. J'ai connu Bobby dans les années 60. Tous les enfants l'adoraient. Le gardien jouait avec lui au ballon et il aplaudissait avec ses nageoires.
      Quand on l'appelait on avait l'impression qu'il comprenait son nom.
      Il y avait des ours aussi à qui on lancait des cacahuètes.
      Ca a toujours été un très joli parc. J'y suis passée il y a 15j je n'y étais pas retourné depuis mon enfance, il est toujours aussi beau mais les petites maisons seraient à restaurer, c'est dommage de perdre ce patrimoine.
      Libellule

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    4. @ Libellule

      C'est vrai, il y a un patrimoine à restaurer. A quand l'ouverture de votre blog ? Merci pour la visite.

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  5. En 1958,les dimanches, le jardin botanique était un lieu de rendez-vous pour nous autres, les ados de l'époque et Bobby nous donnait l'impression d'un surveillant attentif.

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